La conscience footballistique du RSCA

En ces temps de quarantaine, nous voulons prendre le temps de nous rappeler des moments spéciaux et de nombreuses figures qui ont façonné notre impressionnante histoire.

Polyte van den Bosch, comme on l'appelait, naquit à Bruxelles le 30 avril 1926. Il correspondait parfaitement au RSC Anderlecht des années cinquante. Le petit van den Bosch (1m72) faisait tourner très fluidement le milieu de terrain du Sporting. Et il marquait aussi très régulièrement de la tête grâce à sa formidable détente.

Van den Bosch a parfois connu des conflits avec la direction, parce qu'il estimait que Jef Mermans, le Bombardier et star absolue de l'équipe, pouvait se permettre plus d’écarts que tous les autres joueurs du noyau. En 1948, Polyte partit donc pour White Star dans le cadre d'une opération d'échange avec Arsène Vaillant.

Cinq saisons plus tard, Polyte revint à Anderlecht afin de jouer en tant qu'attaquant de pointe. Ce retour fut un grand succès. Il fut le meilleur buteur belge en 1954, avec 29 buts. Après sa carrière, il devint entraîneur adjoint et il a ensuite coaché pendant de très nombreuses années les jeunes talents formés au RSCA.

Durant tout ce temps, il a continué à promouvoir le style anderlechtois : selon lui, l’équipe devait proposer un beau football et un jeu soigné. Pendant très longtemps, il a été le gardien du style mauve. Nous lui devons beaucoup de grands joueurs. Des garçons comme Swatje Van der Elst et Pär Zetterberg, par exemple.

Il faisait partie de l'équipe qui a signé nos débuts européens, en 1955, face aux Hongrois du Vörös Lobogo. "J'étais employé de banque. J'ai travaillé jusqu'à 17h30 et j'ai demandé à un coursier d’aller me chercher des sandwichs. Je n’ai ainsi pas dû entamer le match à jeun. Pour aller au Parc Astrid, j'ai pris le tram 76. Comme il y avait aussi beaucoup de supporters qui commençaient à affluer vers le stade, nous étions entassés dans ce tram comme dans une boite à sardines. Je suis descendu dans la rue de la Procession et j'ai terminé à pied. Je n’ai ouvert la porte du vestiaire que trois quarts d'heure avant le coup d'envoi." Une autre époque.

Nous devons beaucoup à Hippolyte Van den Bosch.