"J'ai encore privé le RSCA du titre avant de venir ici"

Dimanche après-midi, le RSCA et le KV Mechelen s'affronteront au Parc Astrid. Nous avons appelé Philippe Albert pour évoquer son passé dans les deux clubs !

Notre ancien défenseur central a fêté ses 50 ans l’an passé, mais de nombreux supporters cultivent sans aucun doute encore de très bons souvenirs du vaillant Ardennais, qui est aussi un consultant très apprécié des médias francophones. Il fit ses débuts en première division au Sporting Charleroi, mais ce fut surtout au KV Mechelen qu’il explosa. Il fut alors transféré au RSCA et ensuite en Premier League à Newcastle United. Comme les Mauve et Blanc et le Malinwa vont s’affronter ce dimanche après-midi, nous avons contacté le Prince Albert !

Tu as connu trois formidables années au KV Mechelen avant d’évoluer pendant deux saisons inoubliables au RSCA. Quels sont tes meilleurs souvenirs au sein de ces deux clubs ?

"Il y a un souvenir malinois qui me vient directement à l’esprit. Nous devions affronter le RSCA en fin de saison 1991-1992 et mon transfert dans la capitale était alors déjà conclu et connu depuis longtemps. Certaines personnes ont ouvertement douté de ma motivation pour cette rencontre. Mais j’ai livré une bonne prestation et nous avons tenu le 0-0, un résultat qui a permis à Bruges de remporter le titre. Ces rumeurs ont donc terminé à la poubelle. (Rire)"

"J’ai naturellement connu ensuite deux formidables saisons au RSC Anderlecht, car nous avions été sacrés deux fois champions. Si je dois ne citer qu’un seul bon souvenir, j’évoquerais alors cette victoire en finale de la Coupe de Belgique face à une solide équipe du Club Brugeois. Ce fut une grande joie au sein du club, car nous avions signé le doublé cette saison-là. Ce doublé reste d’ailleurs le tout dernier de l’histoire du club, ça reste donc assez spécial."

Tant à Malines qu’à Anderlecht, tu étais entouré d’autres très grands noms. Quels furent les meilleurs joueurs avec lesquels tu as évolué dans ces deux équipes ?

"À Malines, je citerais sans aucun doute Michel Preud'homme et Lei Clijsters. Michel était le meilleur gardien d’Europe, voir même du Monde. Lei était un formidable libéro en avance sur son temps, il aurait encore assurément sa place dans le foot actuel. Au RSCA, j’ai eu la chance d’évoluer dans une équipe exceptionnelle. En deux ans, nous avons remporté deux titres, une Coupe et une Supercoupe. Filip De Wilde, Johan Walem, Bruno Versavel… c’était une terrible génération. Je pense que nous n’avions perdu que cinq fois en 68 matches, c’était exceptionnel. Et par exemple, Luc Nilis était un attaquant formidable, Pär Zetterberg un superbe meneur de jeu… mais Rutjes était aussi un très bon joueur. Notre équipe était un savoureux mélange de joueurs d’expérience, de jeunes talents, de solides caractères, d’éléments créatifs..."

Pourrais-tu nous donner un onze de base de joueurs malinois et anderlechtois aux côtés desquels tu as évolué ? Tu peux choisir de te sélectionner toi-même !

"Non, je ne vais même pas me sélectionner. (Rire) Dans le but, je prends de toute façon Michel Preud'homme. Ensuite, Lei Clijsters au libéro, associé à Graeme Rutjes, Bertrand Crasson et Danny Boffin sur les flancs. En milieu de terrain, Klas Ingesson, Marc Emmers, Bruno Versavel et Marc Degryse. Et je choisirais deux attaquants complémentaires, je dirais donc René Eijkelkamp et Luc Nilis. J’estime que nous serions encore champions avec ce onze. (Rire)"

Après toutes ces années, existe-t-il une anecdote que tu n’as encore jamais racontée ?

"Ce n’est pas très spectaculaire, mais je me souviens encore de la semaine qui a précédé la finale de 1994. Lors de la première saison, nous avions remporté le titre avec un boulevard d’avance sur les Brugeois, mais la lutte fut plus captivante la seconde fois. Nous avions réussi à conserver notre couronne et, comme la pression avait été énorme sur nos épaules, nous voulions fêter ça comme il se doit… Le coach Johan Boskamp était moins ravi, car nous devions encore disputer la finale de la Coupe à Sclessin le week-end suivant. Il m’a dit : 'Si tu sors trop tard, tu n’arriveras plus à bloquer Amokachi.' Nous avions fait la fête jusqu’à 5 ou 6h du matin, mais j’avais totalement tenu Amokachi hors du match. (Rire) Boskamp était comme ça, brut de décoffrage, mais il savait motiver ses troupes comme nul autre entraîneur..."

Qu’attends-tu du match de ce dimanche entre tes deux anciens clubs ?

"Les Anderlechtois n’ont évidemment plus le choix. Ils ont perdu Sofiane Hanni et c’est quand même une grande perte selon moi. Mais ils évoluent à domicile, ils devront imposer un bon rythme et enregistrer un bon résultat. Ils devront cependant se méfier des Malinois, qui ont grandement besoin de points étant donné qu’ils occupent la dernière place. Ils ont un nouvel entraîneur et pas mal de nouveaux joueurs. En principe, les Mauve et Blanc devraient gagner, car le KV Mechelen aura un duel encore plus capital la semaine suivante contre Eupen, qui est leur concurrent direct dans la lutte contre la relégation, et ils seront peut-être plus focalisés sur ce duel. Mais si je dois me lancer dans un pronostic pour ce dimanche, je dirais 2-1."

Merci Philippe !

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