Grand coup de périscope sur le ‘sous-marin jaune’

Villarreal Club de Fútbol

Centenaire vendredi prochain, le Villarreal Club de Fútbol est la fierté de la ville de Vila-real, située dans la Comunidad Valenciana, à une soixantaine de kilomètres de Valencia, le long de la mer des Baléares. Car si cette cité d’un peu plus de 50.000 habitants est si connue à l’étranger, c’est essentiellement en raison des excellents résultats sportifs enregistrés par le ‘sous-marin jaune’ sur la scène continentale.

Le Villarreal CF a été fondé le 10 mars 1923, mais il a été freiné dans son évolution par la guerre civile espagnole (avec la destruction totale du stade El Madrigal) et n’a connu un vrai renouveau qu’après la seconde guerre mondiale. Le club valencien a cependant vécu une longue ascension vers l’élite, qu’il n’a réussi à rejoindre qu’en 1998. Une première hélas suivie d’une relégation immédiate.

Los Groguets (‘les Jaunes’ en valencien) sont toutefois directement remontés en Liga, pour ne plus la quitter qu’à une seule reprise (lors de la saison 2012-2013). S’ils sont devenus une valeur sûre de la compétition, nos futurs adversaires n’ont jamais réussi à ceindre les lauriers nationaux ou à remporter la Copa del Rey. Leurs meilleurs résultats en championnat sont une 2ème et une 3ème place.

Mais si Villarreal est si connu, s’est d’abord par la qualité de ses prestations européennes. Ces vingt dernières années, le club a très régulièrement disputé les compétitions continentales. Dès le début du siècle, Villarreal a gagné deux Coupes Intertoto (2002-03 & 2003-04). La première ayant été suivie la même saison d’une demi-finale de Coupe de l’UEFA, perdue contre les voisins de Valencia.

Trois demi-finales ont encore été jouées : en Champions League contre Arsenal en 2006 (sous la conduite du Chilien Manuel Pellegrini), en Europa League contre Porto en 2011 et en Champions League contre Liverpool en 2016. En 2021, l’Europa League a été gagnée face à Man United (photo), à Gdańsk en Pologne, après une légendaire séance de tirs au but (11-10), sous la houlette d’Unai Emery.

L’année passée, le Villarreal CF ne s’est encore une fois incliné qu’au stade des demi-finales de la Ligue des Champions face à Liverpool. Lors de l’actuelle saison, l’équipe dirigée par Quique Setién a terminé à la première place de sa poule d’UEFA Europa Conference League, avec treize points et quatre victoires, devant Lech Poznań (seule défaite en groupe), l’Hapoel Be'er Sheva et l’Austria Wien.

Le club valencien, qui partage d’ailleurs le même équipementier que le Sporting avec Joma, occupe actuellement la sixième place de la Liga. Après trois revers consécutifs, Villarreal vient d’enregistrer deux succès dans son championnat domestique, à domicile contre Getafe (2-1) et à Almeria (0-2). Le club a en outre été éliminé de la Copa del Rei en huitièmes de finale par le Real Madrid (2-3).

POURQUOI LE SOUS-MARIN JAUNE ?

Après la seconde guerre mondiale, les couleurs noires et blanches initiales ont été abandonnées. L’histoire raconte que le président, ne trouvant pas de maillots blancs, avait alors décidé d’en acheter des jaunes et des shorts noirs. Les joueurs ont accepté les vareuses jaunes, mais refusé l'association avec les shorts noirs. Il en a alors trouvé des blancs… que ses joueurs ont teint en bleu.

Depuis lors, même les shorts sont jaunes. Le club évolue tout en jaune à domicile et tout en bleu lors de ses déplacements. Des couleurs désormais mythiques qu’ont fait briller les légendes du club qui les ont défendues. Des joueurs célèbres tels que Juan Román Riquelme, Juan Pablo Sorín, Diego Forlán, Santi Cazorla, Marcos Senna, Diego Godin, Robert Pires ou récemment Rodri (formé au club).

Mais pour quelle raison, outre la couleur, le club est-il appelé le ‘sous-marin jaune’ ? En 1966, les Beatles sortent ‘Yellow Submarine’. Los Mustang, un groupe espagnol reprend la chanson à succès et, en 1967, les fans de Villarreal fêtent l’une de ses accessions à une division supérieure au son de leur ‘Submarino Amarillo’ en remplaçant "Amarillo el submarino es, Amarillo es, amarillo es" par "Amarillo es el Villarreal, amarillo es, amarillo es". Le club gagne un surnom pour l’éternité.

UN EFFECTIF SOLIDE ET EXPÉRIMENTÉ

De nombreux cadres fort expérimentés et internationaux figurent dans le noyau du coach Quique Setién (ex-Barça), comme le gardien Pepe Reina (40 ans). En défense, Raúl Albiol (37 ans), Pau Torres (26 ans), Alberto Moreno (30 ans). Dans la ligne médiane, aussi un grand vécu avec les Français Étienne Capoue (34 ans, l’homme du match en finale d’Europa League) et Francis Coquelin (31 ans).

Les options sont nombreuses dans le secteur offensif. José Luis Morales (35 ans, 12 buts et 4 assists), Gerard Moreno (30 ans, 10 buts et 5 assists), mais aussi l’attaquant Giovani Lo Celso (26 ans) qui revient de blessure. De plus jeunes éléments comme le véloce nigérian Samuel Chukwueze (23 ans, 10 buts et 10 assists) et Alex Baena (21 ans, 10 buts et 5 assists) devront aussi être surveillés de près.

UN STADE ANCIEN RÉNOVÉ EN 2022

Le stade du Villareal CF est l'un des plus anciens stades de première division espagnole. Il a en effet été inauguré le 17 juin 1923 sous le nom de Campo del Villarreal et a changé de nom pour devenir El Madrigal deux ans plus tard. Depuis le 8 janvier 2017, il s'appelle Estadio de la Cerámica. Un hommage à l’industrie de la céramique qui est le vrai poumon industriel de la région.

D’une capacité de 23000 spectateurs, l’enceinte a été intégralement rénovée en 2022. Elle a été tout à fait fermée et tous les sièges ont été réaménagés. Une grande partie de la façade est par ailleurs recouverte de céramique. Chaque tribune est désormais protégée par un toit sur lequel sont fixés deux écrans d’affichage de 150m2, une sono spectaculaire et un nouvel éclairage LED.

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